Mis en avant

Stages et Tournées 2022

Les 10 et 11 septembre 2022 ; La Boissiere Ecole Yvelines (Ile de France)

Du 6 au 9 octobre 2022 : Tournée Charente-Dordogne (Poitou Charentes).

Du 14 au 18 octobre 2022 : Begard et Trégastel Cote d’Armor (région Guingamp)

Les 22 et 23 octobre 2022 ; La Boissiere Ecole Yvelines (Ile de France)

Du 17 au 20 novembre 2022 : Tournée Charente-Dordogne (Poitou Charentes).

Du 25 au 29 novembre 2022 : : Begard et Trégastel Cote d’Armor (région Guingamp)

Les 3 et 4 décembre 2022 ; La Boissiere Ecole Yvelines (Ile de France)

Les 17 et 18 décembre 2022 ; SONNAY Isère (Rhône Alpes)

Au revoir ma chère Doli.

Au revoir ma chère Doli. Avant de partir, tu nous as fait entendre une dernière fois ton petit hennissement aigrelet qui n’appartient qu’à toi. Ensuite, tu es partie, tranquille et apaisée, cajolée par nos caresses et nos baisers.

Maintenant tu planes au-dessus de nos têtes dans ce ciel bourbonnais  sous lequel tu as coulé la vieillesse la plus heureuse qui soit, savourant les délicates et tendres attentions de ton amie et complice de toujours, ta mère adoptive et maîtresse, Marie, ma fille adorée submergée par le chagrin. Elle a tout fait pour que ta vie soit la plus heureuse possible et ton départ le plus doux qui puisse être. Elle a parfaitement réussi.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Des prairies grasses du Cotentin, tu es arrivée chez nous en 1997, tu avais six ans, tu venais de rater, 6 mois plus tôt, une finale à Fontainebleau, à cause d’une cochonnerie de colique (déjà !) et grâce à cela, tu as pu rentrer dans notre budget. Quelle chance pour nous ! Si tu avais réussi cette finale, ton prix ne nous aurait jamais permis de te faire venir à la maison.

Naturellement, comme si c’était une évidence, dès ton arrivée à la maison, tu es devenu la jument de Marie ! Et vous ne vous êtes jamais quittés !

Déjà tes petits hennissements stridents et avortés, comme si tu avais du mal à pousser de la voix, marquaient la vie de l’écurie. C’est à Marie que tu les destinais d’ailleurs, chaque fois que tu l’apercevais, débouchant au coin de l’écurie où, au bout d’une pâture.

Le saut d’obstacles, c’était ton truc ! Marie t’a suivi dans ce délire abandonnant la voltige pour ne se consacrer, avec toi, qu’à cela !

Toutes les deux, vous avez brillé dès le début, dès les petites épreuves. Tu étais un peu pétasse d’ailleurs car, avec Marie c’était le sans-faute assuré mais dès que tu étais sous la selle « d’une autre », tu ramassais les barres, un peu comme si tu voulais me dire : c’est Marie et personne d’autre ! Message reçu cinq sur cinq ! Ce fut Marie et personne d’autre !

100, 110, ça roule…  120, 125, la progression est fulgurante, les sans-faute s’enchaînent, Marie est aux anges, toi tu fais la fière, oreilles toujours tendues vers l’avant… 130, 135, ça continue, vous confirmez toutes les deux votre complicité, alors on tente le 140, à Saumur pour la première, sur cette prestigieuse Carrière du Chardonnet ! Et ça passe ! Mais on sent que cela devient un petit peu difficile. Hélas, les hasards de la vie font que je ne suis plus auprès de vous deux pour vous aider au mieux. Il faut attendre mon retour près de vous pour que la progression reparte.

Je reviens près de vous et on confirme le 140,  puis, 145. En Grand Prix, vous êtes fantastiques, du pur bonheur de vous voir planer au-dessus des oxers, attaquer les verticaux, tourner autour de la botte, cherchez l’obstacle suivant avant même la réception, repartir à l’attaque d’un double ou d’un triple car, c’était vraiment cela, tu attaquais tes parcours.

Ton calme avant l’entrée en piste et dès la ligne d’arrivée franchie était surprenant, rien à voir avec ton comportement sur le parcours. J’aimais te sentir, épaule contre épaule, à côté de moi avant de vous lâcher toutes les deux sur la piste. Il me semblait que tu étais heureuse de me revoir en fin de parcours, mission accomplie. En sortie de piste, tu te dirigeais droit sur moi pour recevoir bises, caresses, compliments et conseils.

Ô bien sûr,  cela n’a pas toujours été facile, tu avais « un foutu caractère », tu ne supportais pas la main !  Combien de fois avons-nous dû changer d’embouchure ? Les zones d’abord n’étaient pas trop ton truc non plus, surtout que Marie et toi n’avaient pas du tout le même point de vue. Elle tentait de te faire comprendre qu’il te fallait rester sur les hanches et toi, tu tentais de lui faire comprendre qu’elle devait te fiche la paix. Mais voilà, toi tu aimais un peu « les longues » et Marie préférait « les courtes »…

Impossible de t’emmener en concours seule, il te fallait un chaperon ! Dès que tu te retrouvais seule dans le camion, tu menaçais de tout casser. Alors, pour satisfaire tes caprices, on emmenait systématiquement avec toi un compagnon d’écurie. Pas très pratique, mais bon… on faisait ce que tu voulais. Pareil, plus tard, une fois en retraite, il te fallait toujours ta fille à côté de toi pour rester tranquille au pré comme au boxe, pour cela, tu étais une vraie « chieuse » !

Les coliques, elles t’ont suivi toute ta vie, grâce à elles tu es arrivé chez nous, mais une fois à la maison, tu les as enchainées, jusqu’à la dernière, il y a quelques années où la maestria d’un super docteur vétérinaire t’a sorti de là. Puis, grâce aux scrupuleuses attentions de Marie tu n’as jamais récidivé. C’était notre hantise !

Je suis content d’avoir construit ta dernière écurie, à La Font Viverot, ton dernier box, il y a 17 ans maintenant. J’y ai mis tout mon cœur pour que tu sois bien. Ce box restera celui de Doli.

Depuis mon bureau, les yeux mouillants vers les nuages qui passent au-dessus de La Font Viverot, je t’envoie un grand merci ma chère Doli, un immense merci à toi pour tout le bonheur que tu as donné à ma fille chérie.

Tu viens de retrouver Voyou ! Il t’attendait ! Tu ne seras pas seule là-haut, toi qui ne supportais pas de l’être en bas. Embrasse-le pour nous ! Et comme je le disais à Voyou quand il est parti il y a un tout petit peu plus d’un an, maintenant que le temps n’a plus d’importance pour vous, attendez moi de l’autre côté de la porte, nous poursuivrons ensemble notre chemin quand mon heure sera venue.

Je t’aime.

JMRousseaux

Cours d’equitation en ligne pour Marine et Gertrude

Extraits de la leçon a distance en Visio par Skype, depuis l’Auvergne.

Marine et Gertrude à 700 km, au  » fin-fond » de la Bretagne…

Si vous aussi vous souhaitez du coaching video en directe par visio ;

Coaching Video

Jean-Michel Rousseaux

Ecuyer – Instructeur Diplômé d’Etat BEES II Saumur

Master Instructor International Group For Equestrian Qualifications

Ancien sous-officier de l’École de Cavalerie de Saumur

Note : J’organise des stages dans toutes les régions. Si vous souhaitez participer avec votre cheval, il vous suffit de regrouper 5 couples cavalier/cheval autour de vous et je me déplace dans l’écurie de votre choix. https://jmrousseaux.com/stages/

Je ne chuchote pas, je leur parle !

Il fait super beau en cette fin de matinée de Janvier. Ma leçon est terminée ! Tu es à l’arrêt, rênes abandonnées, je viens de clore ma critique, je me tais, enfin… le gazouillis des oiseaux prend le relais et envahit la carrière.

Le soleil filtre au travers des branches dénudées des arbres et réchauffe l’ambiance hivernale. Le sol n’est pas très bon, il a beaucoup plu ces temps-ci, je me suis réfugié dans le coin à peu près sec et plat pour travailler.

 La leçon ne s’est pas très bien passée ! Toi, tu n’as pas tout compris, mais franchement, tu n’as pas mis trop de bonne volonté, bien souvent tu faisais le mulet… et ta cavalière, la pauvre, éprouve de grandes difficultés à établir la connexion avec ta bouche ! Vous avez du mal à vous comprendre. Elle n’ose pas. Elle a peur de te faire mal ou de te gâcher, elle est pétrifiée par le mauvais souvenir de vos premières rencontres.

Quant à nous deux, nos premiers échanges avaient été très compliqués ! Je me souviens, il y a six mois de cela, tu étais ingérable, dangereux dès le montoir, tu ne supportais pas que ta cavalière t’approche, tu étais dans un état de stress total, l’œil hagard, la face convulsée, prêt à te mettre debout dès qu’une main t’approche. Tu nous échappes à plusieurs reprises… Récupéré, je te prends à la longe, tout près de moi, au pas, calme, je te parle un peu comme à un bébé, c’est idiot ! Mais très vite, tu m’expliques « qu’ils » ils ont dû te mettre un bonnet pour rentrer dans les stalles de départ, et cela, tu ne le veux plus, tu as eu trop peur. Très rapidement, je sens qu’au bout de ma longe tu te relâches, tu t’assoupis même, tes paupières s’entreferment, tu es bien !

Que de progrès depuis !

Tu es magnifique Oryvil ! Grand pur-sang anglais de 7 ans, cheval de courses dans tes jeunes années, Seigneur fier et d’aplomb sur tes quatre membres, oreilles tendues vers moi ! Tes bons yeux tendres me demandent de m’approcher.

Je ne suis pas monté à cheval depuis près d’un an… Foutu virus ! J’ai pris du gras, je me sens lourd, engoncé. Mais, je ne peux résister à l’appel de ton doux regard et je prie Marine de bien vouloir te prêter à moi.

Je suis surpris de monter facilement. Je me pose tout doucement sur ton dos. Je suis bien sur toi, tu es parfaitement adapté à ma taille. La selle,  très confortable assure un lien parfait entre nous. Je trouve tout de suite ma place sur ton dos.

J’ajuste mes rênes. Tout de suite, tu me fais comprendre que tu n’apprécies pas du tout la main, même la mienne ! Petits coups de tête, la lèvre inférieure qui claque, encolure creuse…

Nous partons. Tu réagis peu à mon toucher de jambes, mes chevilles deviennent électriques ! Alors tu gicles. Ces « petites-attaques » à la Baucher sont vraiment irrésistibles.

Malgré ton pas « de légionnaire », tu portes au vent, tu refuses ma main. Je ne cherche pourtant pas à te tirer dessus pour te coincer et forcer ta tête dans une position plus académique, mais simplement à établir un léger contact, une petite connexion pour commencer à parler avec toi !

Toi, tu réagis vivement, tu montes la tête et tu l’agites en désordre. Mes mains tant bien que mal suivent tous les mouvements de ta bouche en essayant de ne surtout pas te perdre. Les petites-attaques de mes chevilles te maintiennent dans un pas très actif, espérant que tu tendras ton encolure sous la poussée de tes hanches. Mais rien n’y fait, tu restes désespérément encolure renversée, « de cerf ».

Je tente de « peigner » mes rênes, espérant que le doux glissement de mes doigts sur les rênes te décontracte… mais c’est presque pire. Les deux rênes resserrées au-dessus du garrot pour être tenues, séparées par un doigt, dans une seule main, cela t’exaspèrent.

Je hasarde des flexions latérales de mâchoire et de nuque, mains hautes et décalées, rênes parallèles, à la d’Orgeix… Rien de mieux.

Alors, j’essaye les mêmes flexions latérales de mâchoire et de nuque avec une rêne d’ouverture et l’autre enveloppante sur lesquelles on résiste, doigts fixés sur les rênes. Toujours le même mécontentement de ta part.

Que t’efforces-tu de me dire ?

Je remarque que c’est toujours le simple rapprochement de mes mains qui t’irrite. Je ne peux les resserrer, même un peu, sans te voir t’agacer. Pourquoi ? Que s’est-il passé ?

Serait-ce le souvenir de cette vieille habitude des jockeys qui, ajustent leurs deux rênes dans une main pour frapper à coups redoublés et déclencher maladroitement « un bout-vite » à l’abord du  « poteau » ?

Ou encore, un arrière-goût amer de cette maladie du pseudo cavalier dit professionnel trop pressé, et plus soucieux de son chiffre d’affaires que de ton bien-être, qui consiste à joindre les deux rênes dans une main, dans l’autre, la cravache en « cierge » pour te frapper sur la tête, et te faire descendre quand tu t’es mis debout, excédé par l’utilisation abusive de ces maudites rênes coulissantes, improprement appelées « rênes allemandes », qui t’ont coincé trop longtemps pour te faire céder, en  t’interdisant de déplier ta grande encolure pour assurer ton équilibre et marcher avec aisance ?

En tout cas, je comprends que tu me dis de ne pas resserrer mes mains.

Et là, tout change ! J’écarte mes mains, exagérément même, et tout de suite ta tête et ton encolure s’engouffrent dans le couloir de mes rênes, ta bouche vient à la rencontre de ma main moelleuse !

Maladroitement, je reprends un peu de cuir pour établir un contact plus franc ; aussitôt tu te fâches. Très vite, je laisse filer… et tout redevient moelleux.

Nous sommes toujours au pas actif.

Tu prends confiance. La discussion s’engage…

Cependant, mes rênes sont trop molles, je n’ai pas de précision, je ne peux  intervenir sur ton équilibre et surtout je ne peux déclencher chez toi ces flexions de mâchoire génératrices de décontraction totale.

Alors, utilisant ta confiance naissante, je raccourcis un tout petit peu mes rênes, mais aussitôt, je t’offre une remise de main et je laisse filer le peu de cuir que je t’avais repris. Je recommence plusieurs fois ; raccourcissement, remise de main, remise de rênes… peu à peu, ta confiance s’accroît, alors, en plus, je divise les appuis : je procède à de petites ruptures de contact de la main intérieure. Ta mâchoire devient moelleuse, tu fais sauter ton mors avec ta langue dans ta bouche, ta nuque se relâche…. Ton encolure devient souple mais reste ferme à sa base !

Je commence à nager dans le bonheur !

J’évolue dans les parties sèches de la carrière en enchaînant de grandes courbes. Toi, toujours en flexion de mâchoire et de nuque, l’encolure étendue, tu râles un peu à chaque changement de plis. On négocie tout cela en coordonnant une petite remise de main suivie d’une ou deux ruptures de contact, et tu reprends ta belle locomotion souple et étendue.

Je suis vraiment bien sur ton dos. Je sens tes hanches s’abaisser peu à peu à chaque changement de courbe. Ma jambe intérieure prolonge tes flexions de mâchoire, nuque et encolure par une flexion dorsale… toute la ligne du dessus se plie entre mes doigts et ma jambe, tu remontes ton ventre.

Il est temps de prendre le trot. Un vrai trot de travail, très lent et décontractant, rien à voir avec ce trot de travail hystérique et acharné des « dresseuses mécanistes » !

Nouveau désordre !

Je reprends aussitôt le pas, et je décompose….. Pas cadencé, flexions sur une encolure étendue… Tout va bien à nouveau. Alors, j’augmente un peu la difficulté par un pas un peu plus actif, toujours en flexion, toujours encolure étendue. J’ajoute, ensuite, des changements de plis et changements de main…

Ça passe ! Tu es d’accord….  

Nous reprenons le trot de travail.

Tu as confiance, tu as compris que je ne te trahirais pas, que je ne te ferai pas de mal, que je ne te demanderai pas l’impossible ou le contre nature, que je ne te forcerais pas, longtemps, dans une même posture. Tu te laisses faire, tu t’abandonnes et comme au pas, je joue avec toi.

Grandes évolutions en courbes qui s’enchaînent, changement de plis souples et moelleux, ton trot devient aérien et de plus en plus confortable, je flotte !

Ton encolure est de plus en plus flexible mais reste pour autant bien ferme à sa base, je tente un très léger relèvement de sa base… Tu te rassembles !

Il ne faut pas abuser des bonnes choses, j’abandonne mes rênes, tu t’arrêtes, tu tournes ta tête vers moi et m’envoie des mots d’amour avec ton bon œil de gentil cheval trop longtemps abusé. Mais je ne suis pas dupe, tu attends aussi, mon bonbon à la banane bio de République Dominicaine !

Merci à Marine Dewez pour m’avoir prêté Oryvil

Merci a Amanda Gabriere pour m’avoir aidé à apprivoiser Oryvil

Merci à Amandine Schmutz pour sa confiance et m’avoir recommandé à Marine, Amanda et… Oryvil.

Et merci a Oryvil pour sa complicité.

Jean-Michel Rousseaux

Ecuyer – Instructeur Diplômé d’Etat BEES II Saumur

Master Instructor International Group For Equestrian Qualifications

Ancien sous-officier de l’École de Cavalerie de Saumur

Note : J’organise des stages dans toutes les régions. Si vous souhaitez participer avec votre cheval, il vous suffit de regrouper 5 couples cavalier/cheval autour de vous et je me déplace dans l’écurie de votre choix. https://jmrousseaux.com/stages/

Merci mon très cher Voyou !

Voyou, Poney (d’amour) Dartmoor 36 ans

A Cesset / Fourilles ce 25 Janvier MMXXII

Merci mon très cher Voyou de m’avoir offert tes derniers moments de bien-être avant de partir !

Les yeux humides, en y repensant, je reste avec l’image de toi te promenant à mes côtés au soleil d’hiver dans l’herbe rase du Bourbonnais.

Tu avais été au plus mal quelques heures auparavant et le judicieux traitement que ton dernier Docteur-Vétérinaire t’a  appliqué t’a permis de passer, calme et apaisé cette dernière journée de vieillard débonnaire.

La Font Viverot Le 24 Janvier MMXXII

Merci mon très cher Voyou pour avoir mis mes enfants à cheval, grâce à toi, ils ont eu une carrière équestre plus qu’honorable. Tu fus le complice de leur jeunesse en particulier, celle de mon fils aîné. Tous les quatre t’ont toujours aimé et choyé et tu le leur rendais bien

Merci mon très cher Voyou pour avoir mis mes petits-enfants à cheval. Jusqu’à ce que, à un âge canonique, tu ne puisses plus les porter. Ce fut toi qui leur fis faire leurs premiers pas, leur premier trot, leur premier galop, leur premier saut d’obstacles, leur premier mouvement de voltige. La tradition familiale voulait que, dès son arrivé de la maternité, le nouveau-né fut placé sur ton dos pour ses premiers pas. Mes petites-filles sont devenues, grâce à toi, « dingues de cheval » ! Et je te dois cela ; prolonger pour au moins deux générations encore cet amour du cheval qui tient ma famille depuis des siècles.

1985, tu nais sur la terre de mon enfance et de mes premières armes équestres, en Normandie, à Gamaches en Vexin. Poulain Dartmoor, tu galopais au côté de ta mère dans les grandes plaines du Vexin-Normand là où 25 ans plus tôt, enfant je galopais sur le dos de ta grand-mère ou de ta grand-tante !

Très vite, à peine sevré des mamelles de ta mère, tu nous rejoins pour consoler un peu mon fils Pierre de la perte de sa jument, ta demi-sœur, Ophélie. Très vite tu deviens son complice. Petit poulain-poney-étalon, tu restes trois bonnes années à attendre ton débourrage en faisant les pires sottises dans les prairies de la vallée de l’Eure, mais aussi à te faire user le poil par les pansages abusifs des enfants qui t’adoraient ou te faire monter en cachette par les garnements du club.

Tu accompagnes la vie équestre de mes enfants mais aussi tu surveilles bien souvent goguenard leur scolarité au collège équestre. Tu es de toutes les sorties, tu es de tous les jeux, de toutes les recréations.

Je ne parviens pas à remettre la main sur cette magnifique photo où l’on te voit, en 1990 ou 91, luisant comme un saphir noir étoilé galopant dans un tourbillon de neige poudreuse ! C’était dans les grandes allées de la forêt domaniale de Bord, tu écrasais par ton charisme les autres chevaux du collège pourtant plus grands que toi et mon fils sur ton dos se prenait pour un preux chevalier.

Tu n’avais qu’un seul défaut : tu faisais des bébés partout ! De toutes les couleurs, à toutes les juments qui passaient, les petites, les grandes, les grosses, rien ne t’arrêtait. Il faut dire, et je n’en suis pas dupe, que les élèves du collège devaient bien favoriser en douce, mais avec ton consentement empressé, tes rapprochements affectifs avec la jumenterie. Au club, les bébés « du Voyou » il y en avait dans tous les coins !

Tu nous as suivi partout. En Normandie, en Anjou, en Bourbonnais… 36 ans de vie commune, les enfants t’ont toujours vu à la maison, tu faisais partie de nous et rien ne se faisais dans la famille sans prendre en considération notre Voyou. Et, ces 10 dernières années, après que tu aies dépassé tes 26 ans, le  « comment va Voyou ? » était de règle à chaque rendez-vous familial. Marie et Michael t’ont choyé quand ils t’ont récupéré et nous leur devons le confort de vie qu’ils t’ont offert dans leur petit paradis, dans cette écurie que j’ai construite pour toi où ton boxe restera le box de Voyou.

 Des milliers d’élèves et de stagiaires des écoles d’équitation où tu nous as accompagné t’ont connu, le Vaudreuil, Louviers, Savennières, La Possonnière et peut-être même Saint Didier Laforêt. Tous t’ont aimé, certains t’ont monté aussi. Ils étaient très fiers de partager ces moments de bonheur avec ce fier petit étalon au regard malicieux et pourtant si doux.

Merci mon très cher Voyou, et comme le temps n’a plus d’importance pour toi, attends-moi de l’autre côté de la porte, nous poursuivront ensemble notre chemin quand mon heure sera venue ! Je t’aime !

La Font Viverot le 24 Janvier MMXXII

Nager avec son cheval.

Nous remontons la plage de Porticcio au pas actif, rênes très  longues, molles. Au fond de la baie d’Ajaccio, les avions semblent décoller de la plage. Derrière nous, l’église de San Ghjuvan sonne les 9 heures du soir. La mer est calme, juste de petites rides sur l’eau. La plage est vide, les touristes l’ont désertée, elle est ouverte aux chevaux.

Plage de Porticcio, au fond l’aéroport et Ajaccio

Nous sommes seuls. Nous marchons sur la très étroite bande de sable humidifié par le clapot des vagues. Le sol y est souple et ferme, « Miss » adore. Dans le sable sec à notre droite ce serait beaucoup trop profond et pénible pour ma jument. Le pied de « Miss » marque le sable et laisse une emprunte bien nette tout au bord de l’eau cristalline.

Nous nous dirigeons vers le milieu de la courbe de la plage, endroit que j’ai repéré pour être favorable à la mise à l’eau, il n’y a aucun caillou ou rocher avant de perdre pied.

Je suis en « jean’s », torse nu, pieds nus. En maillot de bain, le poil de la jument gorgée d’eau serait beaucoup trop glissant.

« Miss d’Aulix », jument de pur-sang anglais de 6 ans avec laquelle je fais du dressage, du concours complet, mais aussi du steeple-chase. Elle est sans selle, en simple bridon. Bien que caractérielle, c’est mon amour ! Elle est grande, très charpentée pour un pur-sang, elle « roule des mécaniques » en marchant, son pas très actif, encolure libre, fait monter son dos en cadence, je le sens très bien au travers de mon pantalon. Sa peau chaude colle à mes jambes libres.

 Nous voici arrivés au milieu de la baie, nous faisons doucement face à l’eau. Et, pas à pas, elle enjambe le petit clapotis des vagues. La berge descend très rapidement. L’eau monte à ses genoux, épaules, encolure….

Je commence à la sentir pousser vers le haut pour rester en surface, elle semble rebondir sur le fond, comme un doux-passage…. C’est le moment où elle perd pied. Vite, je m’allonge et glisse sur son côté gauche, « à l’indienne » tout contre elle dans l’eau. Elle continue à avancer, bien droite, elle nage….

C’est magique.

Miss d’Aulix a l’eau avec son « papounet »

Nous allons vers le large, au fond, la ville blanche d’Ajaccio se détache sur le noir des montagnes. Je pense à l’Empereur ! Le soleil commence à descendre très bas derrière les îles Sanguinaires. La lumière rougeoie la surface de l’eau, c’est magnifique.

Nous nageons vers les premiers bateaux qui sont à l’ancre à quelques encablures… Mon bras droit passe par-dessus l’encolure de la jument au niveau de la base de l’encolure et ma main droite tient la rêne droite. Ma main gauche sur la rêne gauche est contre le creux de l’encolure à gauche.

Pour la diriger, il me suffit de faire de grandes rênes d’ouvertures droites ou gauches. Les actions successives de la main droite amène progressivement la tête à droite, incurve légèrement l’encolure vers la droite et l’encolure sert de gouvernail avant… et nous tournons large à droite…. J’utilise le même procédé pour tourner à gauche.

Cercle au milieu de voiliers

J’évite de passer trop près des voiliers en rade pour ne pas risquer de tromper ma jument en lui faisant heurter les chaînes inclinées des ancres qui se distinguent mal quand on est au ras de l’eau. Nous naviguons entre les bateaux.

Je nage à l’indienne à côté de Miss. Son souffle est régulier mais bruyant. Elle n’est pas du tout affolée. Si par nature elle est très craintive et sur l’œil, son dressage lui a donné toute confiance en moi.

 Nous décrivons une grande courbe entre les voiliers. Les marins nous saluent interloqués. Nous passons derrière les bateaux les plus éloignés, puis nous revenons vers la plage. En nous approchant du sable, je sens sous mon bras accroché à son encolure qu’elle commence à toucher le sol. Je me glisse au-dessus de ma jument et reprends ma position à califourchon. Je m’accroche à la crinière pour sortir de l’eau, la berge est très pentue et son poil gorgé d’eau est très glissant.

Retour a la terre ferme

Arrivés sur le sable, elle s’ébroue vivement…. Elle me secoue à me désarçonner, je m’accroche aux crins.

Nous reprenons notre marche active suivant le chemin inverse,  vers les écuries, plein sud, toujours rênes très longues encolure étendue… Les Iles Sanguinaires sont noires sur un ciel enflammé, le pas de « Miss » me berce… Le grand bonheur !

Les Iles Sanguinaires

Comment nager avec son cheval

Tous les chevaux savent naturellement nager. Il suffit de les laisser faire et de ne pas les gêner.

Le cheval n’aime pas poser le pied sur une surface molle ou liquide dont il ne perçoit pas le fond. Dans un terrain inconnu, il faut donc lui laisser le temps de « palper » le fond de l’eau. Il le fait en général, délicatement, de la pointe du sabot. On a l’impression qu’il tâte la température de l’eau !

Le cheval doit être monté à cru, le cavalier en pantalon. Éviter le maillot de bain… le poil du cheval gorgé d’eau est très glissant.

Présenter le cheval bien droit face à l’eau. Le laisser avancer sur des rênes qui s’allongent de plus en plus. Si nécessaire, pour vous assurer, attraper une poignée de la crinière. Si besoin est, pour l’encadrer, écarter fortement les mains l’une de l’autre, mais toujours sur des rênes qui s’allongent.

Entrée dans l’eau

Maintenir le cheval en avant par de petits battements de mollets. Ne surtout pas agiter le haut du corps, ce qui nuirait gravement à l’équilibre du cheval qui se retiendrait et perdrait confiance.

Laissez le cheval rentrer dans l’eau à son rythme.

Quand le niveau de l’eau est monté au niveau du dos du cheval, celui-ci relève la tête pour ne pas respirer les vaguelettes et il commence à exercer des poussées verticales pour se maintenir en surface. On a l’impression que le cheval passage. Se glisser à plat vente sur le dos et l’encolure du cheval puis sur son côté gauche. Rêne gauche dans la main gauche qui saisit en même temps une poignée de crins. Rêne droite dans la main droite, bras droit par-dessus la base de l’encolure du cheval.

Le cheval perd pied, commence à nager… nager à l’indienne à côté de lui.

Nage a l’Indienne

Si le cavalier restait sur le dos du cheval alors que celui-ci commence à perdre pied, il lui creuserait exagérément le dos, le cheval s’affolerait, surtout si le cavalier tire sur les rênes. L’ensemble cavalier–cheval coulerait par l’arrière main et le cheval respirerait de l’eau…. La confiance serait rompue et le cheval ne voudrait plus jamais renouveler l’expérience.

Comment gâcher un cheval !

Pour diriger, procéder par de grandes rênes d’ouverture. Pour tourner à droite, conserver la crinière dans la main gauche, exercer des actions successives de rêne d’ouverture droite pour attirer le bout du nez du cheval à droite, la tête à droite, l’encolure légèrement incurvée à droite servant de gouvernail ferait tourner l’ensemble vers la droite. Pour tourner à gauche, attraper la crinière de la main droite, et exercer les mêmes actions successives de rêne d’ouverture gauche.

Pour sortir de l’eau, rester bien droit face à la berge. Quand le cheval commence à toucher le fond, il va pousser très énergiquement sur ses postérieurs pour sortir de l’eau. Bien conserver la crinière en main pour ne pas se raccrocher sur la bouche par les rênes au moment où s’exerce cette poussée. Se contenter de réaligner son corps au-dessus de celui du cheval et de l’enfourcher quand il sort de l’eau toujours assuré par la crinière.

Une fois hors de l’eau, le laisser s’ébrouer pour qu’il chasse l’eau contenue dans son poil ce qui représente un poids énorme dont il se débarrasse (plus ou moins 50 kilos). Garder la crinière en main pendant cette opération mais laisser les rênes longues.

Avant tout, bien repérer les lieux de la mise à l’eau et de sortie de l’eau de façon à être parfaitement certains que le cheval ne butera pas sur des cailloux ou rochers au risque de se blesser.

Un cheval dressé est un cheval qui se laisse faire en toute confiance… Il n’y a donc aucun problème pour nager convenablement avec un cheval dressé.

Jean-Michel Rousseaux

Ecuyer – Instructeur Diplômé d’Etat BEES II Saumur

Master Instructor International Group For Equestrian Qualifications

Ancien sous-officier de l’École de Cavalerie de Saumur

Note : J’organise des stages dans toutes les régions. Si vous souhaitez participer avec votre cheval, il vous suffit de regrouper 5 couples cavalier/cheval autour de vous et je me déplace dans l’écurie de votre choix. https://jmrousseaux.com/stages/

Les trois mouvements de mise ou remise en selle

Pour être efficace, libre et lié au mouvement de son cheval, le cavalier a fréquemment besoin de trouver ou retrouver une place idéale dans sa selle et une disposition lui permettant de fonctionner en harmonie avec le mouvement et de faire intervenir ses aides avec justesse, mesure et à propos.

Ces 3 mouvements de mise ou remise en selle sont la « potion magique » idéale pour corriger de mauvaises attitudes et faciliter la mue du piéton en cavalier….

Les mouvements de mise ou remise en selle sont à faire et refaire systématiquement tout au long de la vie du cavalier, et avec insistance après un arrêt momentané d’activité équestre.

Ils sont à réaliser sans modération, à chaque séance, plusieurs fois pendant la détente mais aussi à chaque fois qu’il y a un temps de repos pendant l’exercice, que ce soit en carrière ou au manège, mais aussi et surtout en terrain varié à l’occasion d’une promenade ou d’un « trotting »….

Attention ces mouvements doivent toujours être faits au pas, et surtout pas à l’arrêt.

  • Les chevaux émotifs pourront être désensibilisés à ces mouvements en les réalisant à l’arrêt … mais en douceur, et sans donner aux gestes l’énergie nécessaire à leur efficacité.

Premier mouvement

  • Premier mouvement ; en tenant le pommeau, jeter les genoux vivement vers l’avant et vers le ciel pour faire basculer le bassin en rétroversion, en fin de mouvement, le cavalier se trouve assis sur le bas du dos.

Deuxième mouvement.

  • Deuxième mouvement ; sans bouger les fesses qui ont été placées par le mouvement précédent, lever le genou droit vers la poitrine, puis, jeter sèchement le talon droit vers l’arrière et sous le cheval. (Éventuellement, tenir le pommeau pendant le mouvement pour être certain de ne pas bouger les fesses.)
    • Même chose avec le genou gauche.

Troisième mouvement

  • 3e mouvement, sans bouger les fesses, sans bouger le genou et la cuisse, amener le talon gauche à la fesse gauche, puis laissez la jambe retomber libre et morte le long du flanc du cheval sans la raccompagner. (La jambe et la cuisse doivent ballotter quand la jambe retombe à sa place.)
    • Même chose avec l’autre jambe.

Jean-Michel Rousseaux

Ecuyer – Instructeur Diplômé d’Etat BEES II Saumur

Master Instructor International Group For Equestrian Qualifications

Ancien sous-officier de l’École de Cavalerie de Saumur

Note : J’organise des stages dans toutes les régions. Si vous souhaitez participer avec votre cheval, il vous suffit de regrouper 5 couples cavalier/cheval autour de vous et je me déplace dans l’écurie de votre choix. https://jmrousseaux.com/stages/

Techniques Modernes d’Equitation Classique © Memento du cavalier

Voici un résumé de mes interventions les plus fréquentes lors des stages et leçons que je dirige.

Ce mémento permettra aux élèves de mes stages de disposer d’un aide-mémoire leur permettant de retrouver le contenu de leurs leçons et de reprendre le fil de leur progression en s’appuyant sur des bases fiables, solides et simples.

Ce texte brut, s’inscrit dans une leçon complète avec des exposés, des démonstrations, et des corrections. Il pourra donc choquer et ne pas être compris des cavaliers n’ayant pas suivi mon enseignement.

Merci de me signaler par courrier électronique les fautes et coquilles que vous pourriez détecter. Je ne dispose pas d’un service de relecture et je compte sur votre aide pour cette tâche.

                                                Jean-Michel Rousseaux

Ecuyer–Instructeur Diplômé d’État

Table des matières.
L’ action de jambes.
L’action de main.
La rêne de plis et la rêne de conduite.
Trotter enlevé avec le bipède diagonal intérieur.
Le départ au galop naturel par prise d’équilibre.
Le fonctionnement de la ligne du dessus.
Apprendre cheval à se déplacer rênes abandonnées.
L’ extension d’encolure.
La mobilisation des hanches.
La mobilisation des épaules.
Obstacle : la zone d’abord.
Attitudes et fonctionnement du cavalier à l’obstacle.
Conduite à l’obstacle.
À suivre.

Si vous souhaitez recevoir Ce mémento, adressez-moi votre adresse électronique en utilisant le formulaire de contact et je vous adresserai par retour le fichier en format PDF.

L’enseignement de l’équitation

L’enseignement de l’équitation, exige de l’Instructeur une maitrise totale de l’ensemble des procédés, des connaissances et des règles de l’art équestre !

Habilité, savoir-faire, talent et dons lui sont indispensables car il s’adresse aux sens et aux émotions de l’élève cavalier.

Un bon Diplôme officiel est un minimum, il est la garantie d’une sérieuse éducation initiale, mais c’est très insuffisant ! De nombreuses formations complémentaires et variées, acquises auprès d’écuyers de différentes tendances apporteront à l’Instructeur un bagage  équestre étendu, qui lui permettra de comparer les méthodes et procédés. Il pourra, ainsi, enseigner le meilleur.

Pratiquer toutes les disciplines, pour réaliser un lien évident entre elles et ne pas s’enfermer dans une chapelle permettra à l’Instructeur de  disposer d’un important « catalogue » d’exercices variés et d’expressions différentes afin de proposer à l’élève cheval ou cavalier ce qui lui convient le mieux.

Art et science sont complémentaires. Si l’art est suffisant pour paraitre, la science est essentielle pour enseigner. La  connaissance approfondie et détaillée du cheval, hippologie, hippomètrie,  hippomécanique, mais aussi hippiatrie, éthologie et ostéologie sont des connaissances indispensables pour faire comprendre et obtenir « le geste juste » !

Jean Michel Rousseaux

Ecuyer Instructeur Diplômé d’Etat

Master Instructor International Group For Equestrian Qualifications